Definition et principes

Apprentissage actif

Comment définir les pédagogies actives ?

Tentative d’éclairage… 

L’étudiant au fond de l’amphithéâtre n’est pas forcement passif.

Le terme « active » renvoie certes à une action visible mais surtout à l’initiative et à la responsabilité  qui sont placées du côté de l’apprenant. En ce sens la terminologie anglaise « active learning » indique mieux que c’est l’apprentissage qui est actif.  

Dans les pédagogies actives, l’apprenant est placé dans une situation de démarche plus ou moins autonome où il a à construire ses connaissances, avec l’aide d’informations disponibles et souvent en interaction  avec d’autres apprenants.

Derrière le terme très générique de pédagogie active, on trouve un ensemble de méthodes qui permettent d’y parvenir.

Dans la première partie de son article « Des méthodes pour une utilisation effective des technologies »  Marcel Lebrun s’attache à définir ce qu’on peut entendre par pédagogie active. Il s’appuie pour cela sur deux définitions. Elles assignent à l’apprenant le rôle de piloter son apprentissage. D’autre part, elles donnent à l’enseignant le rôle de concevoir des situations proches de la réalité qui impliquent l’apprenant et qui vont lui permettre de construire ses connaissances dans l’action. 

 

Les fondements théoriques des pédagogies actives.

Pour définir les pédagogies actives, il est utile de rappeler les fondements théoriques des méthodes dites « actives ». Les pédagogies actives sont fondées sur les modèles constructiviste et socio-constructivistes.

L’approche constructiviste de l’apprentissage met l’accent sur l’importance des représentations de l’apprenant. Elle place ces représentations au cœur du processus d’apprentissage puisque la connaissance se construit à partir des représentations antérieures de l’apprenant. Il a donc à remettre en cause ses conceptions initiales pour intégrer de nouvelles données. La connaissance ne résulte donc pas d'une simple « transmission » d'information.Le socio-constructivisme met en avant l’importance de l’interaction sociale et  indique la nécessité des interactions effectives avec les autres apprenants dans la construction des savoirs.

C’est dans ce sens que l’activité de l’apprenant est centrale pour ses apprentissages. L’activité n’est pas un but en soi, ni un moyen d’occuper mais un détour pour provoquer de l’apprentissage.

Pour ceux qui sont intéressés par les fondements théoriques, je vous invite à lire deux textes, un d’Etiennette Vellas et un de Philippe Perrenoud sur l’approche constructiviste et la mise en œuvre des pédagogies actives.

Ces textes sont parus dans le site de l’Université de Genève.  

 

Qu’entend-on par Apprentissage Actif ?

 

Pourquoi parler d’Apprentissage Actif  et non plus de Pédagogies Actives ? Les mots révèlent un changement de paradigme.

 

Lorsque l’enseignant était la seule référence pour les étudiants en matière d’acquisition de connaissances, la démarche transmissive prévalait.

Le contexte socio culturel a changé, les étudiants ont accès à l’information de multiples façons : les livres sont nombreux et facilement accessibles et l’accès à INTERNET a radicalement transformé l’accès à la connaissance. Le contexte actuel où l’audiovisuel prévaut rend les étudiants à la fois exigeants et passifs.

Exigeants quant aux qualités de communicateurs qu’ils attendent des enseignants et quant à la nouveauté des informations qu’ils entendent et passifs parce qu’habitués à ‘regarder’ plus qu’à ‘faire’, à zapper pour être mieux distraits plutôt qu’à s’impliquer dans une démarche réflexive qui exige une concentration soutenue.

 

En étudiant les démarches d’apprentissages les chercheurs en sciences cognitives ont mis en évidence l’aspect constructif de l’apprentissage : on apprend en construisant la connaissance.

Un nouveau concept sera vraiment acquis s’il s’articule à un concept acquis préalablement. L’image couramment utilisée est celle de l’escargot qui construit peu à peu sa coquille en spirale.

 

On sait grâce aux nombreuses recherches menées dans ce domaine que les étudiants apprennent beaucoup les uns des autres, que leur apprentissage se construit grâce aux liens cognitifs, aux liens sociaux, à l’expérience,…. Ils n’apprennent donc pas exclusivement selon le modèle écoute - transcription – mémorisation - répétition.

 

Des enseignants et chercheurs en pédagogie réfléchissent depuis les années soixante à des modes d’enseignement adaptés à ce modèle complexe d’apprentissage.

 

Le paradigme de l’enseignant au centre du système (pédagogie) a été remplacé par celui de l’apprenant au centre (apprentissage). Les deux termes ne sont pas exclusifs l’un de l’autre mais permettent d’affiner la réflexion.

 

L’apprentissage actif se pratique selon diverses méthodes parmi  lesquelles on peut citer:

  • L’apprentissage par l’enquête
  • l’étude de cas
  • la mise en situation (réelle ou fictive)
  • l’action
  • problème
  • projet
  •  …

 

L’apprentissage actif, quelle que soit sa forme, implique l’étudiant, le met en situation d’autonomie guidée, encourage l’interaction entre étudiants. L’enseignant conçoit le dispositif qui permettra aux étudiants d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences.

 

Dans le cas de l’Apprentissage par problème, l’étudiant va de la pratique vers la théorie qui en découle. Il n’applique pas des connaissances déjà acquises comme il peut le faire avec d’autres approches actives ou de façon plus traditionnelle dans une situation d’enseignement transmissif.

 

Les méthodes d’apprentissage actif permettent à l’étudiant de construire sa connaissance à partir de ce qu’il sait déjà  et pas de ce que l’enseignant pense qu’il devrait savoir. Plus l’étudiant est autonome dans la gestion du travail, plus il pourra travailler à son rythme et selon son style d’apprentissage. Par un travail collaboratif, les étudiants s’aideront mutuellement grâce aussi à leurs différentes démarches d’apprentissage.

 

La diversité des styles d’apprentissage mise en évidence par des chercheurs comme Kolb (voir autre fiche) par exemple implique également que les étudiants sont plus ou moins à l’aise avec telle ou telle méthode, d’où l’intérêt nous semble-t-il de proposer une variété de situations d’apprentissage.

 

C’est en effet le choix de l’INSA -Toulouse où les étudiants construisent leurs connaissances et compétences dans un système ‘mixte’ où l’enseignement transmissif, des méthodes actives et l’APP se côtoient.